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Maya les matériaux, dont cet habile architecte construisait son édifice, éclatant de beauté. 85.

C’étaient huit milliers de Rakshasas épouvantables, volant dans les airs, aux grands corps, à la grande vigueur, aux oreilles en forme de conque, aux yeux rouges ou d’un jaune passant au noir, les uns comme serviteurs, les autres comme guerriers. Maya fit dans ce palais un bassin de lotus, auquel rien n’était comparable. 86-87.

Hanté par des bandes d’oiseaux variés ; il déployait ses feuilles de lazuli, ses nélumbos, qui flamboyaient sur des tiges de pierreries et ses nénuphars aux pétales d’or. 88.

On admirait ses lotus en fleurs, ses tortues et ses poissons d’or. Limpide avec des eaux transparentes, où l’on descendait par des escaliers d’un beau crystal, ses ondes étaient émues par un doux zéphir et ses rives semées d’un sable de perles. À l’entour s’élevaient des védikas, revêtus de leurs draperies et construits de pierres, qui n’étaient rien moins que de vastes gemmes. 89-90.

Certaines altesses, venues en ce lieu, bien qu’elles eussent déjà vu ce bassin, couvert de perles et de pierreries, ne le reconnaissaient plus, et, tombées dedans par ignorance, elles se débattaient pour s’en tirer[1]. 91.

Près de ce palais végétaient des arbres toujours fleuris, charmants, avec de fraîches ombres aux nuances bleues.

De tous côtés, des bois exhalaient une odeur exquise ; des bassins de lotus étaient sillonnés par des canards et des cygnes, embellis par des oies rouges. 92-93.

  1. Allusion à la malheureuse aventure de Douriodhanâ une des causes de la guerre. Voyez tome 1er, page 44, stance 412, et ma traduction du Çiçoupâla-bodha, page 208, cinquante-neuvième quatrain.