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LE MAHA-BHARATA.

es le couple jumeau des Açwins, tu es le soleil, tu es la lune, tu es le feu ! » 8360.

Ainsi loué par Mandapâla, Agni fut alors satisfait, sire, du solitaire à la splendeur infinie : 8361.

« Quelle chose, objet de ton désir, ferai-je pour toi ? » lui dit-il d’une âme joyeuse ; et Mandapâla, joignant ses mains au tempes, répondit au messager de l’offrande ; « Au temps, où tu incendieras le bois Khândava, épargne mes fils ! » 8362.

« Soit ! » reprit le vénérable Agni ; et, quand il eut fait cette promesse, le Feu déploya ses flammes avec le désir de brûler tout dans le Khândava, sauf cette exception.

Tandis que flamboyait l’incendie, les quatre huppes, agitées par l’épouvante, troublées au plus haut degré, plongées dans la plus amère douleur, ne trouvaient nulle part un asile. 8363-8364.

À la vue de ses fils encore tout nouveaux nés, la pénitente Djaritâ, leur mère, vivement affligée, bien tourmentée du chagrin de ses enfants, se mit à exhaler ces plmntes : 8365.

« Voici le feu, qui s’approche d’ici, consumant la forêt sèche, mettant le monde en flammes, terrible, épouvantable, accroissant ma douleur. 8366.

» Ces petits me déchirent l’âme. Privés encore d’intelligence, sans queue, le pied incapable de marcher, ils ne peuvent rien sans nous, qui sommes avant eux dans la vie. 8367.

» Voici le feu, qui s’avance, jetant la terreur, léchant les arbres ; et mes fils, à qui les ailes ne sont pas encore nées, ne peuvent me suivre dans ma fuite ! 8368.

» Si je prends mes fils, je ne pourrai me sauver moi--