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ADI-PARVA.

maux s’élançaient de tous les côtés en troupes de cent à la fois hors de leurs tannières, en poussant des cris épouvantables. 8214.

Un grand nombre n’avait qu’une partie du corps atteinte, les uns étaient brûlés partout, les autres aveuglés, ceux-ci paralysés, ceux-là tout ravagés. 8215.

Les uns tenant leurs fils embrassés, ceux-là serrant leurs pères, ceux-ci leurs frères, ils ne pouvaient dans leur tendresse les abandonner et succombaient avec eux à la mort, 8216.

On en voyait par troupes, qui sautaient hors du feu, en grinçant les dents ; mais, tout chancelants dans leur marche, ils retombaient dans le brasier. 8217.

On voyait çà et là des animaux périr, les pieds, les yeux, les ailes brûlés, se roulant sur le sol de la terre. De tous les côtés, on voyait des tortues inanimées et des poissons cuits dans les étangs, que l’incendie avait mis à sec. 8218-8219.

Revêtus comme de nouveaux corps enflammés, les animaux, dans la perte de leur vie, ressemblaient à des Agnis incarnés au milieu de cette forêt. 8220.

Le Prithide coupait en morceaux avec ses flèches les oiseaux à l’instant qu’ils prenaient leur volée et les faisait retomber dans le feu allumé. 8221.

Ceux-là parvenaient à s’élancer d’un vol rapide au sein des airs en poussant de grands cris ; mais ils retombaient dans le Khândava, tous les membres hérissés de flèches. On entendait un bruit épouvantable des habitants de ce bois abattus par bandes sous les traits aigus : tel fut jadis le fracas de l’océan baratté. 8222-8223.

Les grandes flammes du feu allumé s’élevaient dans les