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ADI-PARVA.

dans les ondes ; et celui-ci, à peine connue cette pensée, apparut soudain aux regards du Feu. 8175.

L’Être, de qui l’étendard est la fumée, reçut avec honneur ce maitre des eaux, le quatrième des gardiens du monde, l’éternel Dieu des Dieux, et lui dit : 8176.

« Je te demande les deux carquois et l’arc, qui te furent donnés par le roi Lunus. Donne-moi promptement l’un et l’autre objet avec le char, qui porte un singe pour emblème. 8177.

» Le fils de Kountî, armé de Gândlva, et le Vasoudévide avec le tchakra doivent accomplir un bien grand exploit : donne-moi cela dans l’instant même. » 8178.

« Mon refus est impossible ! » répondit au feu Varouna, qui lui donna les deux carquois impérissables et cette perle des arcs, merveilleuse, d’une grande force, l’accroissement de la renommée et de la gloire, invincible à toutes les armes, brisant toutes ses rivales, inspirant l’audace en présence des armées ennemies, souveraine de toutes les armes, unique, égale à cent mille arcs, pouvant augmenter un empire, admirable, embellie de couleurs variées, délicatement travaillée, sans défaut, honorée des années étemelles chez les Gandharvas, les Dânavas et les Dieux ! 8179-8180-8181-8182.

Il donna aussi le char, ayant pour insigne un incomparable singe, attelé de chevaux célestes, traîné par des coursiers d’argent aux guirlandes d’or, nés chez les Gandharvas,

Semblables aux nuées blanches, égaux en rapidité au vent ou à la pensée ; ce char, muni de tous les auxiliaires du courage, que n’auraient pu vaincre les Dânavas ni les Dieux mêmes, 8183-8184.

Lumineux, roulant avec fracas et ravissant l’âme par