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LE MAHA-BHARATA.

Celle-ci dit au rejeton de Kourou ces paroles, que lui inspirait un amour jaloux : « Fils de Kountî, va-t-en aux lieux, où est la fille d’Yadou ! 7978.

» Le premier nœud d’un fardeau se relâche, quelque bien attaché qu’il soit ! » À Draâupadî, qui se plaignait ainsi, Dhanandjaya adressa maintes cajoleries et même il s’excusa auprès d’elle plus d’une fois. 7979.

Le fils de Kountî se hâta de lui envoyer Soubhadrâ, quand il en eut fait orner la personne avec tous les atours d’une reine. 7980.

Rayonnante de cette beauté au plus haut degré, l’illustre dame à la jolie taille, épouse du héros, se rendit au plus riche des palais. 7981.

La noble femme se prosterna aux pieds de la fortunée Kountî ; celle-ci de baiser sur la tête cette bru charmante en toute sa personne, et de répandre des bénédictions incomparables sur elle, élevée au comble de la joie. 7982.

L’éminente dame au visage tel que la lune en sa pléoménie se hâta de s’avancer près de Krishnâ, s’inclina devant elle et dit : « Je suis ta servante ! » 7983.

Draâupadî, qui s’était elle-même courbée, s’étant relevée alors, embrassa la sœur de Mâdhava et lui dit affectueusement : « Puisse ton époux être sans ennemis ! »

La princesse dans une égale joie répondit : « Qu’il en soit ainsi ! » Le cœur des héros, fils de Pândou, était dans l’ivresse. 7984-7985.

Kountî savourait, Djanamédjaya, une satisfaction extrême. Kéçava aux yeux de lotus, à l’âme pure, ayant ouï dire qu’Aijouna, le plus vaillant des Pândouides, était arrivé dans sa ville capitale et habitait Indraprastha, s’y rendit avec Balarâma. 7986-7987.