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LE MAHA-BHARATA.

cendit sur la rive du Gange pour y fûre ses ablutions.

Ses purifications terminées et les mânes de ses ayeux rassasiés de libations, il voulut sortir de l’eau, sire, pour vaquer aux cérémonies en l’honneur du feu. 7786-7787.

Mais Oulapî, la fille du roi des serpents, le cœur tout à l’amour, de tirer, puissant monarque, ce guerrier vigoureux au fond des ondes. 7788.

Là, dans le palais à l’éclatante lumière du Nâga Kaâuravya, le fils de Pândou vit le feu d’une âme profondément recueillie. 7789.

Là, Dhanandjaya, le fils de Kountî, rendit les honneurs au céleste Agni, et son oblation, versée d’un cœur sans crainte, satisfit le Feu. 7790.

Quand il eut achevé la cérémonie du feu, le fils de Kountî adressa en souriant ces paroles à la fille du roi des serpents ; 7791.

« Pourquoi, craintive demoiselle, as-tu commis ce rapt ? Quel est ce pays ? Qui es-tu, noble dame ? Et de qui es-iu la fille ? » 7792.

« Il est un serpent, né dans la race d’Aîrâvata, lui répondit Oulapî. On l’appelle Kaàuravya. Je suis une serpente, sa fille, sire, et je me nomme Oulapî. 7793.

» Je le vis descendu pour les ablutions sur la rive du fleuve ; et ce regard, tigre des hommes, me rendit folle d’amour. 7794.

» Je suis seule ici, rejeton de Kourou ; verse maintenant, homme sans péché, avec le don de ta personne, la joie dans mon cœur attristé par l’amour. » 7795.

« Dharmarâdja, noble fille, m’a imposé pour douze années ce vœu de continence, reprit Arjouna, et je ne suis pas le maître de ma personne. 7796.