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LE MAHA-BHARATA.

l’antique, qui n’a pas eu de naissance, qui n’aura pas de fin, que l’esprit ne peut mesurer, qui est le Tout aux formes infinies. 7305-7306.

» Après qu’il eut ainsi tout disposé, ils naquirent tous sur la terre. Ensuite Hari suscita les deux Kéças, l’un blanc et l’autre noir, 7307.

» Qui entrèrent dans la famille d’Yadou, et deux femmes : Dévakî et Rohinî. L’un d’eux, qui fut le Kéça blanc de ce Dieu, était Baladéva ; l’autre enfant né fut Krishna, nommé ainsi de sa couleur noire. 7308.

» Les formes d’Indra, qui jadis vivaient prisonnières dans la caverne au sein de la montagne, sont ici-bas les héroïques fils de Pândou : l’Ambidextre, leur frère, est une portion d’Indra même. 7309.

» Ces héros, qui sont nés de Pândou, furent donc autrefois des Indras, sire ; et cette Draâupadî à la beauté céleste, qui fut destinée jadis à devenir leur épouse, est Lakshmî elle-même. 7310.

» Comment, sans la faveur du Destin, aurait-on pu voir jaillir de la terre, à la fin du sacrifice, une femme, de qui la beauté resplendissait comme le soleil ou la lune, et qui exhalait sa douce odeur jusqu’à la distance d’un kroça ?

» Il faut que je te fasse un autre don plus que merveilleux, divin ; que je te gratifie, puissant monarque, d’un regard céleste ! Vois, grâce à lui, ces fils de Kountî, revêtus des corps purs, divins, qu’ils portaient avant leur descente ici-bas. » 7311-7312.

Ensuite Vyâsa, le brahme pur aux actions grandes et sublimes, donna par la vertu de sa pénitence une vue céleste au monarque, et celui-ci les vit tous exactement revêtus de leurs anciens corps. 7313.