Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
LE MAHA-BHARATA.

Ils s’entredisaient en ce moment : « Allons ! il faut connaître enfin ces deux éminents brahmes ; de quelle famille sont-ils nés ? en quel pays ont-ils même leur habitation ?

» En effet, qui peut tenir tête dans un combat à Karna, le fils adoptif de Ràdhâ, s’il est autre que Râma, ou Drona, ou Kirîti, le füs Pândou, 7114-7115.

» Ou Krishna, celui de Dévakî, ou Kripa même, né de Çaradvat ? Qui peut résister dans une bataille à Douryodhana ? 7416.

» Ou, qui peut affronter dans un combat ce roi de Madra, le plus fort des hommes, s’il n’est le valeureux Baladéva, ou Vrikaudara, le fils de Pândou, ou l’héroïque Douryodhana ? Qu’on mette fin à ce combat, où sont engagés des brahmes ! 7117-7118.

» Car on doit toujours respecter la vie des brahmes, fissent-ils continuellement des offenses ! Quand nous ne les verrons plus sur le champ de bataille, nous recommencerons vaillamment ce combat. » 7119.

Krishna, voyant et tous les maîtres du globe, qui parlaient ainsi, et ce que les autres hommes firent dans cette lice, et le dernier exploit de Bhîma, soupçonna que les deux brahmes étaient les fils de Kountî. Il arrêta donc tous les rois, que ces mots persuadèrent : « La princesse fut conquise légalement ! » 7120-7121.

Ces rois puissants, habiles dans les batailles, renonçant à ce combat, s’en allèrent tous pleins d’étonnement suivant les directions des lieux, où ils avaient leurs palais.

« Tout l’honneur de cette lice fut pour les brahmes ! Draâupadî fut conquise par des brahmes ! » disaient, chemin faisant, tous les rois, qui étaient venus au concoure. 7122-7123.