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ADI-PARVA.

alors en ces termes : « Je ne suis pas le Dhanour-Véda » vaillant Karna, et je ne suis pas l’auguste Râma. 7104.

» Je suis un brahme, qui excelle dans les choses des batailles, le plus habile de tous ceux, qui portent les armes. Je dois aux enseignements d’un gourou ma science dans l’astra de Brahma et dans celui de Pourandara.

» Me voici ferme dans cette lice pour te vaincre : héros, tiens-toi ferme ! » À ces mots, persuadé qu’il est impossible de vaincre une force brahmique, Karna, le valeureux fils de Rhâdhâ, se retira du combat. 7106-7106.

Dans une autre partie de l’arène, deux puissants héros, Çalya et Vrikaudara, doués de force et de science pour les combats, 7107.

Se provoquaient mutuellement, comme deux grands éléphants ivres de rut, se frappaient l’un l’autre et des poings et des genoux, 7108.

Se tiraient en avant, se poussaient en arrière, à droite, à gauche, se meurtrissaient l’un l’autre avec les poings. Et faisaient pleuvoir les coups comme une averse de pierres. Toute leur charpente ébranlée craquait d’un son bien épouvantable. 7109-7110.

Une heure entière nos deux lutteurs s’entre-tirèrent sur l’arène. Enfin Bhima, le plus fort des Kourouides, enleva dans ses bras Çalya et le jeta à terre. Un rire d’applaudissement éclata au milieu des brahmes. 7111.

Alors Bhîmaséna, le plus grand des hommes, fit un acte admirable ; car, plus fort que le fort Çalya, il ne tua pas son ennemi renversé sur la terre. 7112.

Çalya abattu par Bhîma et Karna éloigné du combat par la défiance, tous les rois effrayés d’environner le Ventre-de-loup. 7113.