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ADI-PARVA.

« Il ne faut pas lui dire : « Papa ! papa ! papa ! » car c’est le père de ton père. Un Rakshasa, mon enfant, a dévoré ton père à l’orée du bois. 6798.

« Celui, que tu crois ton papa, vertueux enfant, n’est point ton papa : c’est le noble père de ton illustre père. »

» Consumé de douleur à ces mots, le magnanime enfant aux paroles de vérité et déjà le plus grand des saints tourna sa pensée à la destruction de tous les mondes

» Écoute de quelle manière son âme ainsi résolue fut arrêtée par le rishi Vaçishtha au grand cœur, aux grandes pénitences, le plus savant des hommes instruits dans la sainte Écriture, et comme un autre Agastya de la plus haute sagesse. « Il fut un roi de la terre nommé Rritavîrya, lui dit Vaçishtha. C’était un monarque puissant, de qui les sacrifices étaient célébrés dans le monde par les Bhrigous, versés dans les Védas. 6799-6800-6801-6802.

» Le souverain des hommes[1] les rassasiait à la fin du sacrifice, eux, qui mangeaient les premiers, de grains et d’abondantes richesses. 6803.

» Quand ce roi des rois fut monté dans le Swarga, le trésor de ses richesses était passé en quelque sorte aux membres de cette famille. 6804.

» Ayant eu connaissance de la richesse des Bhargavains, tous les princes alors de venir auprès de ces vertueux brahmes en demander chacun sa part. 6806.

» D’entre eux, les uns ensevelirent dans la terre leurs intarissables trésors ; ceux-ci en gratifièrent les brahmes,

  1. Viçâmpataî, au vocatif, suivant le texte. Est-ce une faute d’impression ? ou le poête oublie-t-il que ce n’est plus le Gandharva, qui est censé parler ici au royal fils de Pândou, mais l’anachorète à son petit-fils. Nous aimerions mieux le nominatif : Viçâmpatis, comme nous avons traduit.