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LE MAHA-BHARATA.

ment ta sympathie, fille aux yeux de lotus, cet incendie, que les feux de l’amour ont fait naître en moi. 6575.

» Apaise avec le don de ta personne, noble fille, cet inaffrontable Dieu aux armes de fleurs, à l’arc encoché de flèches irritées, enfant né de ta vue, qui me perce de ses dards intolérables. Qu’un mariage Gandharvique, illustre demoiselle, te mette dans mes bras. 6576-6577.

» En effet, l’union Gandharvique, jouvencelle aux cuisses rondes comme le bananier, est la meilleure des unions. » Tapatî lui répondit : « Sire, je ne suis pas la maîtresse de ma personne ; car je suis une jeune fille encore sous la puissance de son père : si tu as mis en moi tes affections, demande-lui ma main. Si je t’ai pris ta vie, roi des hommes, ta vue m’a ravi bien plus encore toute la mienne. 6578.

» Mais je ne puis m’approcher de toi, ô le plus vertueux des souverains, car je ne suis pas la maîtresse de moi-même : les femmes en effet ne sont pas indépendantes. 6579.

» Quelle jeune fille n’ambitionnerait pour défenseur, époux, ami dévoué, un roi, de qui la famille est illustre dans tous les mondes ? 6580.

» Supplie donc, aussitôt l’instant venu, le soleil, mon père, avec tes salutations, tes vœux et ta pénitence. 6581.

» S’il veut bien me donner à toi, dompteur des ennemis, je serai dès ce jour, sire, marchant à jamais sous ta volonté. 6582.

» Car, ô le plus éminent des kshatryas, moi, de qui le nom est Tapatî, je suis la sœur puînée de Sâvitrî et la fille du soleil, flambeau de ce monde. » 6583.

» À ces mots, dit le Gandharva, la ravissante nymphe