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dans le combat ? Et pourquoi ta majesté n’immolerait-elle pas son armée, auguste roi. 1,646.

» À cause dé toi, noble prince, je désirerais suivre au milieu du combat la route de mes héroïques frères et de tous les maîtres de la terre. » 1,647.

« Je suis satisfait en toi, Gândhâride, ô toi, qui donnes l’honneur, lui répondit Çalya ; car tu dis, en face de l’armée, que la supériorité sur le fils de Dévakî est à moi.

» Je remplirai, comme tu le juges à propos, les fonctions de cocher pour l’illustre Râdhéya dans son combat avec le chef des Pândouides. 1,648-1,649.

» Je pose, héros, une certaine condition à l’égard de l’Adhirathide ; c’est que j’abandonnerai en sa présence la foi en ses paroles. » 1,650.

« Qu’il en soit ainsi ! » répondit ton fils avec Karna, sire, au roi de Madra, devant tous les kshatryas. 1,651.

Alors, rassuré par la promesse, qu’avait faite Çalya, de conduire le char, Douryodhana joyeux d’embrasser Karna ; 1,652.

Et, louant[1] de nouveau l’Adhirathide, ton fils lui dit : « Immole tous les Prithides dans le combat, comme le grand Indra extermina les Dânavas ! » 1,653.

Karna, dans la joie que Çalya eût consenti à gouverner ses chevaux, répondit à Douryodhana : 1,654.

« Ce roi de Madra ne s’est point exprimé d’une âme infiniment satisfaite, sire ; veuille lui parler encore de ta voix la plus douce. » 1,655.

Ensuite, le monarque à la grande science, habile en tous les astras, le vigoureux Douryodhana dit au roi de Madra,

  1. Stouyamânas, texte de Bombay.