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opinion bien arrêtée. Ce brave Karna n’est aucunement, Çalya, sorti d’une race de cochers. 1,615-1,616.

» Comment ce grand héros aux longs bras, aux pendeloques naturelles, à la cuirasse innée, serait-il égal au soleil ? Il faudrait alors que le tigre fût né de la gazelle !

» Vois que ses deux bras potelés ressemblent à la trompe du roi des éléphants ! Vois sa vaste poitrine, qui donne la mort à tous les ennemis ! 1,617-1,618.

» Karna, le Taureau, le Découpeur, n’est, certes ! pas un homme du vulgaire ; c’est un magnanime, Indra des rois, c’est une excellence, c’est le disciple de Râma ! 1,619.

» Ainsi, l’adorable Dieu, Brahma, l’ayeul de tous les mondes, remplit en ce moment les fonctions de cocher et Roudra fut le maître du char. 1,620.

» Ici, il faut choisir pour conducteur du véhicule un héros Supérieur au maître du chariot : gouverne donc, tigre des hommes, les chevaux dans le combat. 1,621.

» De même que l’ayeul des mondes fut entouré d’efforts par les armées des Dieux ; de même, supérieur à Karna, seras-tu entouré aussi de nos efforts. 1,622.

» Ta majesté sera bientôt environnée, puissant roi, comme le Dieu, qui avait Içvara pour supérieur, fut environné par les Immortels ! Gouverne dans la bataille, prince à la grande splendeur, les chevaux de Râdhéya, comme l’ayeul des mondes modéra ceux de Roudra. » 1,623-1,624.

« Nombre de fois, ô le plus éminent des mortels, répondit Çalya, j’ai entendu conter cette légende surhumaine, divine, de ces deux lions des hommes ;

» Que l’ayeul des mondes remplit à l’égard de Bhava les fonctions de cocher ; et que les Asouras furent immolés, fils de Bharata, avec une flèche incomparable.