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La tête de celui qui fait des actions pareilles à celles d’Indra, au visage beau comme celui d’Indra, tomba à terre, comme l’astre aux mille rayons à la chute du jour[1]. 4,817.

Aussitôt que Çalya vit Karna, jeté à terre sous les coups de Kirîti, l’armée tremblante et ses formes consternées, il se retira sur son char au cortège mutilé, l’Adhirathide ayant succombé avec ses suivants. 4,818.

Lorsqu’il eut vu les armées broyées sous les flèches dans ce combat de Karna et d’Arjouna, le souverain de Madra, plongé en de profonds soucis, s’enfuit sur son char, qui avait perdu son cortège. 4,819.

À l’aspect de Karna immolé et de l’armée sans chevaux, sans éléphants, avec des chariots renversés, Douryodhana se tenait, les yeux noyés de larmes, maintes et maintes fois affligé, les formes abattues, privé des coursiers généreux.

Les uns, désirant le voir, formaient un cercle volontaire autour de Karna, couché sur la terre, couvert de flèches, les membres oints de sang, comme autour du soleil même, descendu sur la terre. 4,820-4,821.

Les autres étaient exaltés, tremblants, abattus, frappés d’étonnement, et pour ainsi dire, tués par le chagrin ; ceux-là entre les tiens étaient suivant ce que la nature de chacun d’eux le voulait dans les uns et les autres. 4,822.

Les Kourouides, qui avaient perdu leurs chefs, ayant appris que Dhanandjaya avait immolé Karna à la grande force et détruit ses armes, ses parures, ses ornements et

  1. Le manuscrit qui nous a été remis à la mort de M. Fauche ne contenant ni la traduction de cette strophe ni celle des six précédentes, nous avons eu recours, pour combler cette lacune, à l’obligeance et au savoir de M. Foucaux, professeur au Collège de France (L’imprimeur).