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Avec cette enseigne tombèrent les cœurs des Kourouides. Une grande lamentation de : « Hélas ! » s’éleva quand on vit ce drapeau abattu, coupé dans le combat par le fameux héros des Kourouides aux mains agiles. 4,786.

Tous ceux, qui étaient les tiens, Bharatide, n’espérèrent plus la victoire pour le fils du cocher. Le Prithide tira à la hâte de son carquois un anjalika, semblable au bâton du feu ou à la foudre de Mahéndra, et tel que le plus grand rayon de l’astre aux mille rayons, très-précieux, tranchant les articulations, oint de sang et de chair, pareil au soleil ou au Viçvanâride ; 4,787-4,788.

Enlevant les existences des chevaux, des éléphants, des hommes et des Asouras, long de trois coudées, muni de six ailes, au vol rapide, à la fougue impétueuse, d’une vigueur pareille au tonnerre du Dieu aux mille yeux, extrêmement épouvantable comme la gueule béante de la mort. 4,789.

Le Prithide, que n’auraient pu arrêter les armées des Dieux mêmes, prit avec joie sa flèche, digne de l'arc Pinâka, pareille au tchakra de Nârâyana, effrayante, destructive de tous ceux, qui ont reçu l’existence. 4,790.

Dès qu’il vit irrité dans le combat, l’homme à jamais adoré, de qui la grande flèche détruirait les Asouras et les Dieux mêmes, l’univers entier avec ses êtres immobiles et mobiles trembla. 4,791.

« Le salut soit au monde ! » s’écrièrent les rishis, aussitôt qu’ils le virent déployer ses efforts dans ces grands combats. Ensuite, l’archer du Gândîva encocha sur l’arc son trait sans mesure. 4,792.

Il l’associa avec un astra grand et supérieur ; il tira son arc Gândîva, et prononça à la hâte ces paroles : « Aussi