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de cœur, ne voulut pas le frapper dans le malheur ; et le frère mineur d’Indra lui dit avec empressement : « Pourquoi donc te montres-tu négligent, fils de Pândou ?

» Les sages n’attendent pas toujours le moment de leurs faibles ennemis, etc’est surtout quand il aplongé ses ennemis dans le malheur, que l’homme instruit accomplit son devoir et gagne la renommée. 4,698-4,699.

» Hâte-toi d’immoler, sans tarder, ce Karna, héros unique, qui fut toujours ton ennemi. Tue[1] le fils du cocher avant qu’il ne soit pas revenu à la puissance, comme Vishnou tua Namoutchi. » 4,700.

« Il en est ainsi ! répondit-il ; et il s’empressa d’honorer Djanârddana ; puis Arjouna, le plus excellent de tous les Kourouides, blessa Karna de traits supérieurs, tel que jadis le meurtrier de Gambara immola Bali. 4,701,

Kirîti couvrit de vatsadantas, Bharatide, Karna avec son char, avec ses chevaux ; et voila les plages du ciel avec des flèches à l’empennure d’or, lancées de tous ses efforts. Couvert de ces projectiles, l’Adhirathide avec sa poitrine large et potelée, resplendissait, comme une montagne de çâlmalis[2] de butéas et d’açokas, chargés de fleurs, accompagnés d’une forêt de sandal. 4,702-4,703.

Au milieu de ce combat, souverain des hommes, Karna brillait en son corps sous les nombreuses flèches lancées, tel qu’une haute montagne, embellie de caverneset de plateaux, hérissés d’arbres, revêtues de karnikarâsen fleurs.

Environné par les rayons des multitudes de flèches et lançant mille fois ses foules de traits, Karna brillait, cou-

  1. Bhindi, texte de Bombay.
  2. Bonbax heptaphyllum.