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» La nature t’a donné des parents, regagne-les, seigneur, par des caresses. Si, favorable à ma demande, tu te tournes vers l’amitié, tu donneras au monde un bonheur incomparable. » 4,619.

À ce langage salutaire, que lui faisait entendre son ami, l’insensé répondit, après qu’il eut réfléchi et soupiré : « Je pense, mon ami, les mêmes choses, que ta sainteté a dites ; mais écoute ces paroles en échange de ce que tu m’as fait connaître. 4,520.

» La mort, que Vrikaudara a donnée à Douççâsana, et le langage, que cet insensé aux paroles de tigre a prononcé avec violence, sont fixés dans mon cœur ; cela n’est pas inconnu à ta sainteté : d’où pourrait donc venir la paix ? 4,521.

» Arjouna ne pourra supporter Karna dans la bataille, comme un vent orageux est contraint de reculer devant le Mérou, la grande montagne. Tous les efforts des fils de Prithâ ne parviendraient point à étouffer en moi les nombreux souvenirs de cette guerre. 4,522.

» Ne veuille donc pas dire à Karna, impérissable fils de l’Atcbârya : « Gesse la guerre ! » Phâlgouna est engourdi maintenant par une immense fatigue : ce Karna peut donc lui donner une mort violente. » 4,523.

Quand il eut parlé ainsi au brahme et l’eut persuadé à différentes fois, ton fils adressa la parole à ses guerriers : « Rassemblés et les flèches à la main, courez sur mes ennemis ! Pourquoi restez-vous là tranquilles ? » 4,526.

Vaikartana, le fils du cocher, et Arjouna, ces deux guerriers éminents aux blancs coursiers, en vinrent aux mains, sire, par les mauvais conseils de ton fils, au bruit augmenté des tambours et des conques. 4,525.