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Il n’y avait point là un char, qui ne fût pas brisé, un cheval, qui eût conservé son cavalier, ni un éléphant ses guerriers. L’armée, de qui les cuirasses étaient déchirées par les flèches, paraissait comme enflammée : elle était arrosée de sang, telle qu’une forêt d’açokas en fleurs. 4,163-4,164.

Aussitôt que les Kourouides eurent vu le valeureux Ambidextre, l’espérance touchant la vie de Karna les abandonna tous. 4,165.

Pensant qu’on ne pouvait supporter dans le combat la chûte des flèches du Prithide, les Kourouides, vaincus par l’archer du Gândîva, se retirèrent alors du champ de bataille. 4,166.

Consumés par les traits, ceux-ci, délaissant Karna dans le combat, s’enfuirent épouvantés à tous les points de l’espace, appelant de leurs cris l’appui de l’Adhirathide.

Le Prithide les poursuivait, disséminant les nombreuses centaines de ses flèches, et réjouissait les combattants Pândouides, commandés par Blümaséna. 4,167-4,168.

Tes fils, grand roi, se rendirent auprès du char de Karna, qui fut alors une ile pour ces hommes, plongés dans une mer profonde. 4,169.

Les Kourouides en effet ressemblaient à des serpents sans venin ; ils s’attachèrent à Karna par la crainte de l’archer du Gândîva. 4,170.

De même qu’effrayées de la mort, vénérable roi, toutes les créatures, qui sont adonnées aux œuvres, s’appuient seulement sur le devoir ; 4,171.

Ainsi tes fils, souverain des hommes, se groupaient autour de Karna au grand arc à cause de la terreur, qu’inspirait le magnanime Pândouide. 4,172.

« Ne craignez pas ! dit Karna à ces guerriers tout ar-