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chose de flatteur à ce Bîbhatsou, en lui accordant la permission de tuer aujourd’hui le vicieux Karna. J’ai ouï dire que l’Adhirathide t’avait accablé de ses flèches.

» Il m’est arrivé de connaître, fils de Pândou, que tu étais venu à ce sacrifice[1] de la guerre. Heureusement, sire, tu n’as pas été tué ; heureusement, il n’a point réussi à te faire prisonnier. 3,578.-3,579-3,580.

» Flatte Bîbhatsou, irréprochable monarque, et commande-lui de remporter la victoire. » 3,581.

« Viens ! viens ! Bîbhatsou, fils de Prithâ, répondit Youdhishthira ; embrasse-moi, fils de Pândou. Tu m’as dit les paroles utiles, que je devais entendre ; et moi j’aurais dû les supporter. 3,582.

» Je t’accorde ce congé, Dhanandjaya : triomphe de Karna. Ne conçois aucun souci, Prithide, des choses blessantes, que j’ai pu dire. » 3,583.

Ensuite Dhanandjaya, inclinant sa tête, vénérable monarque, prit en ses deux mains les pieds de son frère aîné. Quand le souverain l’eut fait relever, embrassé, serré dans ses bras et baisé sur la tête, Phâlgouna lui répondit en ces termes : 3,584-3,585.

« Dharmarâdja aux longs bras, tu m’as honoré parfaitement : obtiens une plus grande majesté et la victoire éternelle. 3,586.

» Je m’approcherai de Râdhéya, orgueilleux de sa force, et je conduirai aujourd’hui avec mes flèches dans le combat à la mort ce guerrier aux actions criminelles, accompagné de ses parents. 3,587.

  1. Vihâvân, ce mot ne se trouve, ni dans Bopp, ni dans Wilson : Bothlingk et Roth n’y sont pas arrivés encore. Nous tirons des racines une signification probable.