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Dharmarâdja dit à Dhanandjaya au grand arc : « Malgré mes efforts dans la guerre et sous les yeux de toute l’armée, héros aux longs bras, Karna de ses flèches a tranché ma cuirasse, mon drapeau, mon arc, ma lance de fer, mes chevaux et mes traits. 3,568-3,569.

» Lorsque je vis et que je connus sa prouesse dans la bataille, Phàlgouna, la douleur me conduisit à la mort, et la vie n’eut plus aucun agrément pour moi. 3,570.

» Si tu ne l’immoles pas aujourd’hui dans la guerre, héros, j’abandonnerai les souffles de l’existence : qu’ai-je donc à faire de la vie ? » 3,571.

À ces mots, Vidjaya lui répondit, éminent Bharatide : « Je le jure sur la vérité, sire, et sur ta faveur ! 3,572.

» Accompagné de Bhîma et des jumeaux, roi, le plus excellent des hommes, je tuerai aujourd’hui Karna dansla bataille ; ou je tomberai mort sur le sol de la terre. Je touche mes armes en garantie de cette vérité. » Quand il eut parlé ainsi au monarque, il tint ce langage à Mâghavat : 3,573-3,574.

» Je tuerai aujourd’hui Karna dans la bataille, Krishna : il n’y a aucun doute. La mort de ce guerrier vicieux arrivera, s’il te plaît, grâce à ta pensée ! » 2,575.

À peine eut-il parlé ainsi, ô le plus excellent des rois, Kéçava dit au Prithide : « Tu es capable, ô le plus éminent des Bharatides, d’immoler Karna à la grande vigeur.

» Ce fut toujours là mon désir, illustre héros : comment, disais-je, ô le plus grand des hommes, ton altesse pourra-t-elle donner la mort à Karna dans un combat ? » 3,576-3,577.

Le sage Mâghavat adressa encore ces paroles au fils d’Yama : « Youdhishthira, veuille faire entendre quelque