Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» Il n’existe nulle part une chose dans les trois mondes, qui te soit inconnue : ta majesté connaît donc, suivant la vérité, le devoir entièrement dans l’ordre le plus élevé.

» Je pense que le Pândouide Youdhishthira-Dharmarâdja ne mérite point la mort. Réponds quelque chose de favorable à cette pensée de moi. 3,472-3,473.

» Mais écoute cette autre chose, qui est dans mon cœur et que je désire exposer. 3,474.

» Tu connais mon vœu, Dâçârhain : je tuerais avec violence, quiconque parmi les hommes, Kéçava, oserait me dire : « Donne-le Gândîva à cet autre, car il t’est supérieur, soit en vaillance, soit en astras. » Bhîma lui-même l’immolerait en disant : « C’est un eunuque ! » Eh bien ! le roi m’a dit plus d’une fois en ta présence, ô le plus grand héros des Vrishnides : « Donne ton arc ! » 3,475-3,476.

» Si je le tue, Kéçava, l’âme perdue et la vigueur éteinte, après avoir pensé en pécheur et donné la mort au roi, je ne resterai pas un temps, sa durée filt-elle courte[1], dans le monde des vivants. 3,477.

» Daigne mettre ta pensée, ô le plus excellent des hommes, qui soutiennent le devoir, de manière que ma promesse soit vraie dans la pensée du monde, et que l’aîné des Pândouides et moi nous conservions la vie. » 3,478.

« Ce roi, qui fut toujours profondément blessé dans son combat, héros, par les flèches de l’Adhirathide, reprit le Vasoudévide, est fatigué, percé, accablé de douleur par les multitudes de traits, que Karna fit voler dans la bataille. 3,479.

  1. Kâlam api alpam, texte de Bombay.