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» Conduit sur ton char par Kéçava, comment es-tu venu ici, fils de Prithâ, épouvanté de Karna ? Cède ton arc à Kéçava, tu seras son cocher dans le combat ! 3,897.

» Kéçava tuerait alors ce terrible Karna, comme le sou verain du vent, tenant sa foudre, put immoler Vritra. S’il n’est point capable d’arrêter[1] maintenant dans sa marche ce formidable Râdhéya, 3,398.

» Qu’il donne aujourd’hui ce Gândîva au roi, qui t’est supérieur en astras ! Ainsi, le monde nous verra, fils de Pândou, privés d’épouses et de fils, déchus du bonheur et dépouillés une seconde fois du royaume, précipités dans le profond Nârâka, séjour des vices ! Si tu succombes dans ce cinquième mois, ou si tu dois vivre sur le sein très-infortuné de Prithâ, 3,399-3,400.

» Le bonheur ne te suivra pas, criminel fils de roi, si tu fuis de ce combat ! Honte à l’arc Gândîva ! Honte à la force de tes bras ! Honte à tes multitudes de flèches incalculables ! 3,401.

» Honte à ton drapeau du fils de Késari ! Honte à ton char, présent du Feu ! » 3,402.

À ces mots d’Youdhishthira, le fils de Kountî aux blancs coursiers, éminent Bharatide, bouillant de colère et plein du désir de tuer, saisit son épée. 3,403. Kéçava alors, ayant vu son courroux et-connaissant sa pensée, lui dit : « Pourquoi, fils de Prithâ, as-tu pris ton cimeterre ? 3,404.

» Certes ! Je ne vois pas, Dhanandjaya, qu’il te faille combattre le moins du monde ! car le prudent Bhîmaséna dévore les Dhritarâshtrides. 3,405.

  1. Pratibâdhana, texte de Bombay.