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» Huit bœufs portent les huit centaines de traits, que je dois lancer dans ce combat. Je détruisis avec mes dards les dards envoyés par lui, comme le vent dissipe la masse des nuages. 3,362.

» Je déchaînai, tel qu’un sombre nuage dans la saison des pluies, d’autres multitudes de flèches, longues, pleines, tirées jusqu’à l’oreille et lancées de tous les efforts de ma vigueur et de ma science dans les astras. 3,363.

» Nous ne voyions Açvatthâman, ni prendre son trait au carquois, ni l’encocher. « De quelle manière, disions-nous, le fils de Drona décoche-t-il ses dards ? Est-ce à droite ? Est-ce à gauche ? » Il se promenait dans le combat.

» Muni de sa corde, toujours son arc paraissait tendu en cercle. Le Dronide me blessa de cinq flèches acérées, et le Vasoudévide d’un égal nombre. 3,364-3,365.

» Dans l’intervalle d’un clin-d’œil, je le harcelai de trente dards ; et sa forme dans un instant devint, grâce aux traits,’que je lui envoyai, semblable à celle d’un porcépic. 3,366.

» Il entra dans l’armée des chars du fils de cocher, laquelle versait le sang de tous ses membres ; il vit, oints de sang, les chefs des guerriers, surmontés par moi. 3,367.

» Dès qu’il vit l’armée vaincue dans le combat, ses guerriers tremblants, ses éléphants et ses chevaux en fuite, Karna, ayant croisé le fer et agitant l’armée, s’avança vers moi à la hâte avec cinquante principaux chars. 3,368.

» Après que je les eus tués et que j’eus lancé mes flèches sur l’Adhirathide, je m’avançai avec empressement pour voir ta majesté. Tous les Pântchâlains étaient troublés par la crainte de Karna, tels que des taureaux, à la vue d’un lion. 3,369.