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qui se protègent les uns les autres, s’approche de toi. 3,027-3,028-3,029.

» Te montrant toi-même par toi-même, et déployant la plus grande vitesse, éminent Bharatide, marche contre le fils du cocher au grand arc. 3,030.

» Voici Karna, qui, bouillant de colère, fond sur les Pântchâlains ! Je vois son étendard, qui déjà flotte sur le char de Dhrishtadyoumna. 3,031.

» Il atteindra les Pântchâlains : c’est mon opinion, fléau des ennemis. Mais je t’annonce une nouvelle, qui t’est agréable, éminent Bharatide : 3,032.

» Voici Youdhishthira, le fils de Dharma, le roi heureux et fortuné ; voici Bhîma aux longs bras, qui, environné de Çalnéya et de l’armée Srindjaya, est revenu à la tête de l’armée. Voici les Kaâuraviens, qui expirent, tués dans le combat sous des flèches acérées. 3,033-3,034.

» Certes, fils de Kountî ! l’armée du Dhritarâshtride, tournant le dos dans la bataille, fuit devant Bhîmaséna et les magnanimes Pântchâlains. 3,035.

» Elle court avec vitesse, atteinte par les flèches de Bhîma. La terre est arrosée de sang, comme de fruits écrasés. 3,036.

» L’armée Bharatienne, ô le plus grand des Bharatides, présente un aspect déplorable. Vois Bhîmaséna revenu, le souverain des combats, irrité de même qu’un serpent et dispersant l’armée en déroute. Ces ombrelles, Arjouna, et ces étendards, ornés du soleil, de la lune et des étoiles blanches, noires, rouges et jaunes, déploient leurs vastes plis. Voilà des drapeaux abattus d’argent, d’or et de couleurs distintes ; voilà des éléphants et des chevaux disséminés en fuite. Des maîtres de chars, la vie exhalée,