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Le champ de bataille devint horrible et semblable à la ville du roi des morts. De tous les côtés se dressaient dès corps décapités en nombre incalculable. 2,554

Les troupes des Bhoûtas dansaient, bien rassasiées de chair et de sang. Dès qu’ils eurent bu le sang et bu la graisse, Bharatide, 2,555.

On vit accourir les grues, les vautours et les corbeaux, rassasiés, ivres de moëlle, de graisse, de chair et même de substance adipeuse. 2,556.

Les héros renommés, ayant mis bas la crainte, sire, très-difficile à secouer, accomplirent sans peur dans le combat des exploits conformes au vœu du combattant. 2,557.

Donnant leur courage à célébrer, les braves se promenaient dans la bataille, remplie de troupes d’animaux carnassiers, encombrée de flèches et de lances en fer. 2,558.

Ils se disaient l’un à l’autre, auguste Bharatide, leurs familles et leurs noms ou les noms et les familles de leurs pères. 2,559.

Nombreux étaient les combattants, qui faisaient alors entendre leurs noms, et nombreux étaient les guerriers[1], qui se meurtrissaient alors l’un l’autre çà et là avec des pattiças, des leviers et des lances de fer. Tandis que ce combat très-épouvantable et de formes terribles se déroulait ainsi, l’armée Kouravienne s’affaissait, comme un navire brisé dans la mer. 2,560-2,561-2,562.

Pendant l’action de cette bataille, où les kshatry as étaient plongés, on entendit, vénérable roi, le grand bruit de l’arc Gândîva 2,563.

Du côté où le Pândouide consommait le carnage des con-

  1. Ce second vers manque dans l’édition de Bombay.