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un serpent irrité, trancha son drapeau d’un bhalla et blessa le Pândouide avec trois. 2,347.

Il coupa ses deux carquois ; il mit son char en morceaux menus, tels que des grains de sésame. Monté sur le char, attelé de chevaux blancs comme l’ivoire, à la queue noire, qui traînait le fils de Prithâ, ce roi s’avançait, tournant le dos au combat. Il marchait ainsi, privé par la mort, des palefreniers, qui conduisaient à droite et à gauche les deux premiers de ses quatre coursiers. 2,348-2,349.

L’âme dans la perplexité, Youdhishthira ne put tenir le pied ferme en face de Karna : et celui-ci de fondre sur le fils de Pândou avec ses drapeaux en guise de tortues et d’autres animaux aquatiques, avec ses crocset son ombrelle adamantine pour ses poissons. Il toucha sur l’épaule, de sa main blanche[1] et marquée de signes heureux, le fils de Pândou, afin de remplir son devoir de kshatrya ; mais, quand il désirait le prendre, il se souvint de la parole de Kountî. 2,350-2,351-2,352.

« Karna, lui dit Çalya, ne veuille pas faire prisonnier le plus grand des princes, à peine pris, te mettant à mort il me réduirait en cendre ! » 2,353.

Râdhéya dit en riant, sire, et comme s’il dédaignait le Pândouide : « Comment donc un guerrier, né dans une noble famille et qui a le pied ferme dans le devoir du kshatrya, 2,354.

» Abandonnera-t-il, effrayé, un champ de bataille dans un grand combat pour conserver sa vie ? Ta majesté n’est pas habile dans les devoirs du kshatrya : oui ! c’est mon opinion. 2,355.

  1. Un jeu de mots : pândina Pândaveyam !