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vérité. » Lui ayant annoncé alors que j’étais un cocher, je lui déclarai véritablement qui j’étais. 1,968.

» Quand il m’eut entendu, le grand ascète, l’âme enveloppée de colère, me dit : « Cet astra, que tu reçois, cocher, n’est pas fait pour demeurer caché ; il paraîtra au temps de l’œuvre devant tes yeux. » 1,969.

» Sans les brahmes, la sainte écriture ne serait pas plus durable, que le temps de ta vie[1]. Maintenant cet astra est infiniment convenable dans cette bataille confuse, épouvantable à l’extrême. 1,970.

» Ce fameux Çalya, qui est arrivé chez les Bharatides, qui traîne les cadavres de ses ennemis, qui enlève tout, qui est plus que terrible, est, à mon avis, le fléau des kshatryas les plus distingués par la valeur ; c’est un vigoureux immolateur des hommes. 1,971.

» Moi, je plongerai, Çalya, dans la gueule de la Mort Dhanandjaya le Pândouide, qui est impétueux, le meilleur des guerriers, un archer terrible, effrayant, à la valeur intolérable, et qui ne promet que des choses vraies dans la guerre. 1,972.

» Grâce à cet astra, avec lequel je ferai mordre la poussière dans le combat à des multitudes d’ennemis, je tuerai dans la bataille Dhanandjaya, héros terrible, cruel, consommé dans les armes, robuste, archer formidable, à la vigueur sans mesure, qui brûle, qui fait souffrir mille peines au parti contraire. Quand le souverain des eaux rapide, incommensurable, veut submerger de nombreuses créatures, 1,973-l,971.

  1. Les idées ici ne se suivent pas : elles ne sont plus dans le caractère du héros, qui parle ; elles sortent de la situation : ce décousu révèle un morceau fragmenté, qui ne laisse que trop apercevoir les ravages du temps ou l’indiscrétion des copistes.