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tent l’étonnement de quiconque voit leur rapide essor.

» À peine eurent-ils vu mainte et mainte allée et venue de leur compagnon, les corbeaux enchantés de crier avec des sons très-élevés. 1,912-1,913.

» Ils se moquaient des cygnes et leur adressaient des paroles blessantes : « Monte ! monte encore ! » disaient-ils et redisaient-ils à l’oiseau de leur espèce. 1,914.

» Ils s’abattent sur la terre, ils s’élèvent sur la cime des arbres, ils jettent différents cris et proclament déjà la victoire. 1,915.

» Le cygne commença, noble monarque, à s’avancer par un vol doux ; il fut même dépassé un instant par le corbeau. 1,916.

» Celui-ci méprisa les cygnes et leur adressa ces paroles : « Ce cygne, qui vole dans les airs, voyez comme je l’ai devancé ! » 1,917.

» Dès qu’il eut entendu ces mots, l’oiseau de voler rapidement vers la plage occidentale, bien au-dessus de la mer, séjour des makaras. 1,918.

» Alors, la crainte envahit le corbeau à demi-mort, plein de fatigue à cause de son long vol et qui ne voyait pas d’île, ni d’arbres, où il pût reposer son aile. 1,919.

« Où abattrai-je mon vol fatigué dans cet océan des eaux ? La mer, habitation de troupes nombreuses d’animaux terribles, n’est pas supportable. 1,920.

» La lumière des cieux surpasse encore le danger, que font courir ces centaines de grands monstres aquatiques. » Mais la mer, fils du cocher, est sans comparaison pour sa profondeur. 1,921.

» Les marins, Karna, savent que les eaux jettent un voile sur les plages du ciel ; ils craignent la chûte