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Il portait sa cuirasse naturelle, ses boucles-d’oreille illuminaient son visage : armé de son arc et ceint de son effroyable cimeterre, il semblait une montagne ambulante.

Karna aux grands yeux, à la vaste renommée, ce fils de la vierge Prithâ, l’exterminateur des armées ennemies, paraissait bien le fils du Soleil, l’astre aux rayons acérés !

Possédant la force, la vigueur, le courage de l’Indra des éléphants, du souverain des taureaux, du monarque des lions, doué d’une beauté illuminée par des groupes de splendeurs, il ressemblait à la flamme, à la lune, au soleil. 5380-5381-5382.

Jeune, beau, grand, semblable à un palmier d’or, ayant le corps d’un lion, riche de qualités innombrables, fils enfin du Soleil, 5383.

Le guerrier aux longs bras jeta de tous côtés ses regards sur le cercle des spectateurs et ne parut pas tenir en bien haute considération l’autorité de Drona et de Kripa.

Toute l’assemblée demeurait immobile, les yeux fixes, son agitation calmée : « Qui est cet inconnu ? » se demandait-on, saisi de la plus vive curiosité. 5384-5385.

Le plus éloquent des êtres, qui sont doués de la parole, il dit avec une voix profonde comme la voix des nuages, frère à son frère inconnu, fils du Soleil au fils d’Indra :

« Fils de Prithâ, ces exercices supérieurs, que tu viens de faire, je les ferai moi-même sous les regards des hommes ici rassemblés : c’est ton tour de m’admirer ! » 5386-5387.

Il n’avait pas encore achevé de parler, ô le plus éloquent des hommes, que déjà de toutes parts l’assistance s’était levée soudain, comme jetée hors des sièges par le jeu d’un ressort. 5388.