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amitié pour lui s’en accrut. Le crocodile, déchiré en maintes pièces par les traits du fils de Prithâ, abandonna la jambe du solitaire et mourut. Ensuite le Bharadwâdjide tint ce langage au magnanime héros : 5304-5305-5306.

« Reçois, guerrier aux longs bras, avec les moyens pour le rappeler au carquois, son coup porté, ce trait supérieur, insoutenable, nommé la Tête-de-Brahma. 5307.

» Il ne te faut jamais d’aucune manière en user parmi les hommes : lancée même avec une faible lumière, cette arme consumerait le monde entier. 5308.

» Elle n’est pas dite, mon fils, une arme vulgaire dans les mondes. Porte-la dévotement : écoute encore cette parole de moi. 5309.

» Si un être surhumain, ton ennemi, héros, met en péril ta vie dans le combat, tu peux néanmoins employer cette flèche pour sa mort ! » 5310.

« Qu’il en soit ainsi ! » répondit Bîbhatsou, les mains réunies aux tempes ; il reçut l’arme supérieure et son gourou lui dit encore : 5311.

« Aucun homme, l’arc en main, ne sera ton égal dans le monde ! « 5312.

Ayant vu que les fils de Dhritarâshtra et ceux de Pândou, noble Bharatide, continua le narrateur, possédaient complètement la science de l’arc, Drona de parler en ces termes à Dhritarâshtra, le monarque des hommes, 5313.

En présence de Kripa, de Somadatta, du sage fils de Bahlîka, du fils de la Gangâ, de Vyâsa et de Vidoura :

« Sire, ô le plus vertueux des enfants de Kourou, tes fils ont acquis la science : qu’ils fassent voir maintenant, si tu le permets, l’instruction, qu’ils ont reçue,