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Après un nouvel instant, l’inafirontable Drona, l’âme satisfaite, dit une seconde fois au héros des Pândouides :

« De quelle manière vois-tu l’oiseau ? Dis-moi encore cette parole ! » — « Je vois la tête du vautour ; mais, je ne vois pas son corps, » lui répondit Arjouna. 5295-5296.

Le poil hérissé de plaisir à ces mots d’Arjouna : « Décoche ! » cria-t-il au fils de Prithâ ; et celui-ci d’envoyer son trait, sans balancer. 5297.

Aussitôt, coupée avec le tranchant acéré de sa flèche, le Pândouide fit tomber la tête du vautour, mis à la cime de l’arbre. 5298.

Drona, cette œuvre accomplie, serra dans ses bras le fils de Pândou et se crut déjà victorieux en bataille de l’insolent Droupada et de sa famille. 5299.

Au bout d’un certain laps de temps écoulé, puissant Bharatide, cet anachorète, le plus excellent des rejetons d’Angiras, s’en alla, accompagné de ses disciples, se baigner dans le Gange. 5300.

Mais, tandis que Drona était plongé dans l’eau, un vigoureux crocodile, errant sous les ondes, le saisit, excité par la mort, à l’extrémité d’une cuisse. 5301.

Quoiqu’il fût bien capable de se délivrer lui-même, il appela tous ses disciples au secours, les hâtant avec ces paroles : « Tuez le crocodile et sauvez-moi ! » 5302.

Au même instant que ces mots sortaient de sa bouche, Bîbhatsou de tuer l’amphibien plongé dans l’eau avec cinq traits aigus, insurmontables. 5303.

L’esprit égaré, ses autres disciples se tournaient çà et là ; mais cette action fit voir à l’anachorète que le jeune Pândouide était doué de compatissance ; il estima que cet élève était supérieur à tous ses autres disciples et son