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» Quand l’auguste Pântchâlain m’aura sacré sur le trône, tu partageras ma fortune, vénérable ami ; je te le jure sur la vérité. 5178.

» Ta volonté régnera sur tous mes festins, mes richesses et mes plaisirs. » Ces paroles dites, la science des armes acquises, il s’en alla, honoré de mes révérences.

» Je gardai long-temps cette promesse dans mon cœur. J’épousai alors sur les ordres de mon père, qui désirait se voir des petits-fils, l’illustre Nâtikéçî à la grande science, aux glandes observances, qui trouvait un continuel plaisir dans la répression des sens, les sacrifices et l’entretien du feu perpétuel. 5179-5180-6181.

» La Gautamide eut un fils, de qui je suis le père : c’est le redoutable Açwatthâman aux héroïques exploits et d’une splendeur égale au soleil. 5182.

» Je fus aussi heureux par ce fils, que Bharadwâdja le fut par moi. Un jour, dans son enfance, Açwatthâman vit les fils d’un homme opulent boire du lait de vache ; il se mit à pleurer, et son chagrin confondit à mes yeux tous les points cardinaux du ciel. 5183.

« Un maître de maison ne périra pas, me dis-je, s’il ne sort pas de son devoir. » Quand j’eus roulé cette pensée dans mon esprit, je parcourus maintes fois la contrée. 5184.

» J’eus beau promener mes pas d’un bout à l’autre bout, nulle part je n’obtins une vache, moi, qui désirais, fils de la Gangâ, ce don, pieux honoraire de mes fonctions. 5185.

» Alors ses jeunes compagnons de tenter ses désirs avec une eau, qu’ils avaient blanchie au moyen de la farine. À peine eut-il bu ce mélange de farine et d’eau qu’il s’écria : « J’ai bu du lait ! » 5186.