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bois, l’avait congédié, lui et tout son cortège, le fils de Bharadwâdja adressa au magnanime Djamadagnide les paroles suivantes : 5122-5123.

« Sache que je suis Drona, un brahme du plus haut rang, le fils de Bharawâdja, et que le sein d’une mère ne m’a jamais conçu. C’est le désir des richesses, qui m’a conduit vers toi. » 5124.

Le magnanime, qui avait broyé tous les kshatryas, lui dit : « Sois le bien-venu, ô le plus grand des brahmes ! Parle ; que désires-tu ? » 5125.

À ces mots, le Bharadwâdjide répondit au Djamadagnide, le plus grand des victorieux, à ce Râma, que sa générosité poussait à distribuer en présents les diverses richesses : « Anachorète à la grande pénitence, je désire et te demande une richesse, qui n’ait pas de fin. » 5126.

Râma lui dit : « Tout ce que j’avais d’or et tout ce que je possédais en richesses quelconques, je l’ai donné aux brahmes, homme riche de pénitences. 5127.

« Cette terre divine, limitée par les mers, enguirlandée de ses villes, je l’ai donnée elle-même toute entière à Kaçyapa avec ses bourgs et ses villages. 5128.

» Il ne me reste plus maintenant que ce corps, mes grands arcs et mes armes diverses. 5129.

» Demande ou mes armes ou ma personne : je te les offre. Choisis, Drona : que te donnerai-je ? Dis-le vite ! »

« Donne-moi sans réserve, fils de Bhrigou, lui répondit Drona, toutes tes armes avec les secrets de leur usage et les moyens de les arrêter. » 5130-5131.

« Oui ! » reprit le Bhargavain ; et sur le champ celui-ci de lui donner ses armes, et la clef de leur mystère, et le Dhanour-Véda, sans rien omettre. 5132.