Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/561

Cette page a été validée par deux contributeurs.

» Seul Bhîma aux longs bras est resté là et n’est pas venu ici vers moi. Il n’est pas toujours agréable aux yeux de Douryodhana ! 5047.

« Celui-ci est cruel, féroce, d’un esprit méchant, dévoré par l’ambition du trône et ne rougissant de rien ; il aura tué Bhîma dans son ressentiment contre lui ! Cette pensée trouble mon cœur et le brûle affreusement. »

« Ne parle point ainsi, noble dame, répondit Vidoura ; exerce ta surveillance sur tes autres fils : car le traître, si tu n’y veilles, attaquera ceux, qui te restent. 5048-5049.

» Tes fils, comme l’a dit un grand anachorète, sont destinés pour une longue vie. Ton fils reviendra : il fera encore ta joie. » 5050.

A ces mots, reprit Vaîçampâyana, le sage Vidoura s’en revint à son logis, et Kountî, plongée dans ses pensées, resta assise dans son palais. 5051.

Le vigoureux fils de Pândou à la force incalculable, ayant digéré sa liqueur, se réveilla enfin le huitième jour. 5052.

Troublés à la vue du Pândouide, qui se réveillait, les serpents de l’amadouer et de lui adresser les paroles suivantes : 5053.

« À cause de cette liqueur, essence de forces, que tu as bue, héros aux longs bras, tu seras inaffrontable dans une bataille ; car tu y porteras la force d’une myriade de serpents. 5054.

» Baigné dans les ondes saintes, retourne en ton palais maintenant ! Tes frères, séparés de toi, héros de Kourou, sont plongés dans le chagrin. » 5055.’

Ensuite, s’étant baigné, devenu pur, habillé de vête-