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Insensé de colère, il abreuva de sang les mânes de ses ancêtres dans ces lacs aux ondes de sang, ainsi que nous l’avons appris de la tradition. 279.

Dans ce moment, Rishîka et ses autres aïeux, s’étant présentés devant lui : « Râma, lui dirent-ils, fortuné Râma, nous sommes contents et de cet acte de piété filiale envers nous, et de ta bravoure : que sur toi descende la félicité, auguste rejeton de Bhrigou ! Choisis une grâce, que tu sois heureux d’obtenir, homme à la grande splendeur. » 280-281.

« Si j’ai satisfait aux mânes de mes ancêtres, répondit Râma, s’ils veulent répandre une faveur sur moi, que je sois lavé par eux du péché commis, alors qu’enflammé de colère j’ai immolé tous les kshatriyas : je leur demande cette grâce, et que mes lacs, changés en tîrthas, soient fameux dans le monde. » 282-283.

« Il en sera ainsi ! » répartirent les Mânes ; puis, ils dirent : « Pardonne ! » et, l’ayant arrêté avec ce mot, le Djamadagnide cessa la guerre. 284.

La contrée adjacente à ces lacs aux ondes de sang est ce lieu saint, connu à la ronde sous le nom du Samanta-pantchaka. 285.

Quand un lieu, ont dit les sages, est distingué aux yeux par un signe, il faut lui donner un nom, qui rappelle ce caractère. 286.

Arrivé l’intervalle du troisième au quatrième âge, eut lieu cette bataille entre les armées des Pândouides et des Kouravas dans le Samanta-pantchaka. 287.

Dans ce lieu éminemment saint, exempt des fautes de la terre, la soif des combats mit aux prises dix-huit armées complètes. 288.