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veut en récompense te donner un fils, tel que tu ne saurais l’imaginer ; 4788.

» Un fils magnanime, illustre, aux actions plus qu’humaines, consommé dans la science politique, dompteur des ennemis et d’une splendeur égale à celle du soleil.

» Conçois donc, femme ravissante, ce fils inaffrontable, pieux, admirable à voir, absorbant dans son éclat tout l’éclat des kshatryas : tu as gagné la faveur du monarque des Dieux ; évoque-le, belle au limpide sourire. » 4789-4790

À ces mots, reprit Vaîçampâyana, l’illustre dame offrit une oblation à Çakra. Aussitôt accourut le roi des Dieux, qui la rendit mère d’Arjouna. 4791.

À peine était né cet enfant, une voix, qui ne sortait pas d’un corps, articula ces mots d’un son vaste et profond, qui remplit alors tout le ciel d’un bruit de tonnerre.

Ces paroles, manifestement adressées à Kountî au limpide sourire, qu’entendirent les habitants de l’hermitage et toutes les créatures : 4792-4793.

« Cet enfant égal au créateur pour l’énergie, semblable à Çiva pour le courage, invincible comme Indra, Kountî, étendra la gloire de ton nom. 4794.

» Tel que Vishnou augmentait la joie de sa mère Aditi, tel Arjouna, semblable à Vishnou, accroîtra lui-même ta joie. 4795.

» Quand il aura soumis à sa puissance les Kourous et les Somakas, les peuples de Tchédi, de Kaçî, et les Karoushas, il attachera la fortune à la race de Kourou. 4796.

» Grâce à la vigueur de son bras, la moelle de tous les animaux nourrira le feu dans la forêt Khândava jusqu’à pleine satiété. 4797.