Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/486

Cette page a été validée par deux contributeurs.

épreuve, les mondes, que d’autres ont tant de peine à conquérir. 4328.

Il est célébré dans les mondes sous le nom d’Anîmândavya. Le brahme, qui voyait par le sens intime l’âme universelle, descendit au palais d’Yama. 4329.

Il vit le roi des morts assis sur le trône et lui adressa ces mots : « Quelle mauvaise action ai-je commise à mon insu, 4330.

» Pour le fruit de laquelle j’ai mérité une telle récompense ? Dis-moi promptement la vérité : tu verras de quelle force est ma pénitence ! » 4331.

Yama lui répondit :

« Tu fis entrer, jeune enfant, une aiguille dans la queue des sauterelles : ton supplice, homme riche de macérations, fut la conséquence de cette action. » 4332.

« Tu as puni d’un grand châtiment une petite faute, reprit Anîmândavya ; c’est pourquoi, Yama, tu naîtras homme au sein d’une femme esclave ! 4333.

» J’établis désormais cette limite dans le monde pour le lever du fruit des œuvres : jusqu’à l’âge de quatorze ans, il ne sera point tenu compte du péché ; mais, après ce temps, le mal sera compté comme péché à quiconque l’aura commis ! » 4334.

Voilà pour quelle faute, reprit Vaîçampâyana, le Dieu Yama, suivant la malédiction de ce magnanime, était né sous les formes de Vidoura dans le sein d’une çoûdrâ ;

Vidoura, consommé dans les questions sur l’intérêt et le devoir, exempt de colère et d’amour, voué à la quiétude, doué d’une vue infinie et qui trouvait son bonheur à faire celui des Kourouides. 4335-4336.

Après la naissance des trois jeunes princes, le Kourou-