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Alors Mahâbhisha, ayant passé en revue dans sa pensée tous les rois, opulents de pénitence, choisit Pratîpa à la splendeur immense pour son père. 3849.

La plus sainte des rivières vit le monarque ébranlé dans sa constance ; et, rêveuse elle-même, la Gangà de porter sur lui sa pensée. 3850.

À son retour, elle rencontra, chemin faisant, sire, les Vasous, Dieux habitants du ciel, le corps tout défait, et plongés dans un grand accablement d’esprit. 3851.

Quand la plus noble des rivières les vit sous des formes tellement déchues, elle de les interroger : « Pourquoi votre beauté est-elle ainsi détruite ? Sans doute, la félicité des habitants du ciel n’a reçu aucun échec ? » 3862.

« Nous avons été maudits, éminente rivière, lui répondirent les Dieux, par le magnanime Vaçishtha irrité pour une légère offense. 3853.

» Un jour, le soir, Vaçishtha était assis et nous avons étourdiment sauté par-dessus lui, sans le voir : « Allez naître, nous cria-t-il en colère, dans un giron maudit ! »

» Il est impossible de mettre obstacle à ce qui fut dit une fois par le saint, de qui la bouche commente les Védas. Change-toi donc en une fille de Manou et enfante sur la terre les Vasous pour tes fils. 3854-3855.

» Épargne-nous, limpide rivière, d’entrer au sein des filles de Manou ! » À ces mots des Vasous, elle répondit : « Oui ! » et leur tint ce langage : 3856.

« Quel homme, le plus vertueux des mortels, sera là-bas votre père ? » 3857.

« Il y aura dans le monde des hommes, répondirent les Vasous, un roi fils de Pratîpa, qui rendra fameux sur la terre le nom de Çântanou : c’est lui, qui sera notre père. »