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rait par ne plus s’abandonner à la colère. Mais celui, de qui rien ne peut exciter la colère, est supérieur aux deux précédents. 3324.

» Si l’inexpérience engage les jeunes gens et les jeunes filles en des inimitiés, l’homme sage ne doit pas les imiter ; car ils ne connaissent pas le fort ou le faible des choses. »

Dévayânî reprit :

« Je suis encore toute ignorante des devoirs ; tu le sais, mon père ; tu sais, toi ! la différence, qui est ici dans l’impassibilité et dans le sentiment de l’insulte, où est le fort, où est le faible. 3325-3326.

» Quiconque veut se maintenir, ne doit pas tolérer qu’un élève se conduise comme s’il ne l’était pas : je suis donc ennuyée de vivre au milieu de gens, qui bouleversent tous les usages. 3327.

» L’homme d’une race illustre se garde d’habiter parmi des hommes, qui le méprisent : le sage, qui aspire au bonheur, ne mettra pas son habitation chez des hommes aux pensées criminelles. 3328.

» L’homme distingué par sa famille vit au milieu du monde, dont elle est connue. Il faut habiter avec les bons ; c’est là ce qu’on appelle justement la meilleure des habitations. 3329.

» Le venin si effroyable, que m’a lancé dans ses paroles cette fille de Vrishaparvan, tourmente mon cœur comme le désir du feu sacré fait tourmenter le bois sec, destiné à le produire. 3330.

» Il n’est rien, je pense, de plus pénible dans les trois mondes. La mort, ont dit les sages, est la beauté du laid, alors qu’il est réduit à cultiver la radieuse beauté d’un ennemi. » 3331.