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À peine eut-il appris que Çarmishthâ avait frappé Dévayânî, le petit-fils de Brahma, saisi de douleur, sortit d’un pied hâté à la recherche de sa fille dans la forêt.

Aussitôt qu’il vit sa Dévayânî dans le bois, Kâvya de serrer sa fille dans ses bras et, vivement affligé, de lui dire : 3306-3307.

« Tous les hommes reçoivent le plaisir ou la peine en rémunération de leurs bonnes ou mauvaises œuvres ; tu avais commis une faute, je pense, qui attira sur toi ce châtiment. » 3308.

« Que ce soit un châtiment ou non, répondit la jeune fille, écoute de ma bouche attentivement ce que m’a dit Çarmishthâ, la fille de Vrishaparvan. 3309.

» Elle dit ce qui, certes ! est la vérité : tu es le chantre des Daîtyas ; mais la Vârshaparvanî m’a lancé à ce sujet des paroles incisives et mordantes, les yeux tout rouges de colère : « Tu es la fille d’un homme, qui adule, qui demande sans cesse et qui reçoit. 3310-3311.

» Moi, au contraire, je suis la fille de celui, qui est loué, qui donne et qui ne reçoit pas. » Voilà ce que m’a dit à trois et quatre fois cette fille de Vrishaparvan, pleine d’orgueil et les yeux enflammés de colère. 3312.

« Si je suis la fille de l’homme, qui loue et qui reçoit, je tâcherai, mon enfant, de gagner les bonnes grâces de Çarmishthâ. » C’est là tout ce que j’ai répliqué à ma compagne. » 3313.

« Tu n’es point la fille, répondit Çoukia, d’un homme, qui vend ses louanges. Dévayânî, tu es la fille d’un homme, qui est loué et n’est pas un poète de profession. 3314.

» Vrishaparvan le sait bien, et Indra lui-même, et le