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Alors qu’il eut appelé sur l’enfant, reprit Vaîçampâyana, cette légitimation par un envoyé du ciel, le roi content et même rempli de joie, rejeton de Bharata, le reconnut pour son fils. 3110.

Ensuite le monarque, plein de tendresse et de joie, fit célébrer entièrement par son fils les cérémonies en l’honneur des aïeux. 3111.

Honoré par les brahmes et vanté par ses bardes, il baisa l’enfant sur la tête et le serra dans ses bras avec amour. 3112.

Le doux attouchement de son fils porta le monarque au comble de la joie, il honora la mère comme son épouse légitime et lui tint ce langage, que précédait un mot caressant : 3113.

« Ce mariage avec toi, reine, ne fut pas contracté sous les yeux du monde : aussi, pour te laver du soupçon, ai-je d’abord feint de ne pas croire. 3114.

» Le monde eût pensé que ton union avec moi n’avait eu d’autre cause qu’une fantaisie pour une femme ; notre fils eût trouvé des obstacles au trône, et c’est pour cela que j’ai feint de ne pas croire. 3115.

» Tu m’as parlé dans ta colère, mon amie, d’une manière infiniment injurieuse ; mais ta qualité de mon épouse, belle aux grands yeux, te fait pardonner cette offense. »

Après ces mots adressés à son épouse chérie, le saint roi Doushmanta de l’honorer, Bharatide, avec des présents de robes, d’aliments et de breuvages. 3116-3117.

Alors qu’il eut donné à ce fils, né de Çakountalâ, le nom de Bharata, ce monarque le fît sacrer comme roi de la jeunesse. 3118.

Le royaume illustre de ce magnanime s’éleva dès lors