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» Sache, brahme, que Çakountalâ est ma fille à ce titre ; et la charmante Çakountalâ me regarde aussi comme son père. » Voilà ce que l’anachorète, interrogé sur ma naissance, raconta au grand saint, reprit Çakountalâ, et c’est ainsi, roi des hommes, sache-le bien, que je suis la fille de Kanva. 2952-2953.

» En effet, comme je n’ai pas connu mon père, c’est Kanva lui-même, qui est mon père à mes yeux. Ici, roi, j’ai fini de te raconter mon histoire de la manière que l’ai entendue. » 2954.

« Tu as démontré bien évidemment, noble vierge, que tu es une fille de roi, lui répondit Doushmanta : sois mon épouse, charmante femme. Dis, que ferai-je pour toi ?

» Je dépose, ma belle, à tes pieds ma guirlande d’or, mes habits royaux, mes pendeloques d’or aux deux blancs diamants, produit de plusieurs villes, mes fourrures et mes trésors quelconques : que mon royaume soit dès ce moment tout à toi ; mais sois mon épouse, vierge charmante. 2955-2956-2957.

» Qu’un mariage gandharvique t’unisse à moi, craintive : en effet cette union à la manière des Gandharvas, fille aux cuisses rondes comme la tige du bananier, est le meilleur des mariages. » 2958.

« Mon père est sorti de l’hermitage, lui répondit Çakountalâ, pour une offrande de fleurs : attends un moment, sire, et il me donnera à toi. » 2959.

« C’est de ton amour seulement que je veux le recevoir ; apprends, vierge à la jolie taille, reprit Doushmanta, que c’est par toi seulement que je vis, car toute mon âme est passée en loi. 2960.

» Je suis pour toi la voie, je suis pour toi un conjoint