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rivière, que la profondeur des eaux rend infranchissable et que les peuples ont nommé la Kâauçikî ; 2924.

» Là, où jadis le saint roi Matanga à l’âme juste, tombé dans la condition de chasseur, nourrit l’épouse de ce magnanime dans un temps de misère ; 2925.

» (Les jours de famine une fois écoulés, l’anachorète auguste revint dans son hermitage et donna à cette rivière le nom de Pârâ) ; 2926.

» Là, où, d’une âme contente, il fit Matanga sacrificateur ; ce Viçvamitra, de qui toi-même, souverain des Dieux, tu vins boire le soma, conduit par la crainte ;

» Lui, qui, dans sa colère, a créé un autre monde ; qui a fait des constellations, avant que les Dieux n’y eussent consenti ; qui vint au secours de Trisankou, accablé par la malédiction de son gourou ! 2927-2928.

» Je redoute ce pénitent, de qui telles furent les œuvres ; commande-moi, seigneur, une mission telle que je ne sois pas consumée dans sa colère. 2929.

» Il brûlerait les mondes par sa lumière, il ébranlerait la terre avec son pied, il pétrirait le grand Mérou dans ses mains, il ferait venir à lui précipitamment les points cardinaux eux-mêmes ! 2930.

» Comment une femme de ma sorte ferait-elle impression sur un homme tel, inséparable de la pénitence, qui a dompté ses organes des sens et qui ressemble au feu allumé ? 2931.

» Comment une femme de ma sorte, ô le meilleur des Dieux, toucherait-elle ce pénitent, qui a le feu pour sa bouche, le soleil et la lune pour les prunelles enflammées de ses yeux, et la mort pour sa langue ? 2932.

» Comment une femme telle que je suis ne serait-elle