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se baigna, elle se purifia en vue de la conception et fit informer son époux de ce moment propice à l’amour. 2371.

Mais ce jour même, ô le plus distingué parmi les êtres doués de l’intelligence, les mânes souriants de ses pères avaient dit à ce plus vertueux des rois : « Va tuer des gazelles ! » 2372.

Et le prince, obéissant à cet ordre de ses pères, s’en alla chasser, brûlant d’amour et l’âme toute occupée de Girikâ, qui était douée d’une extrême beauté et semblait une autre Lakshmî, visible aux yeux des mortels. 2373.

C’était la saison du printemps. Il arriva dans un bois semblable au jardin d’Indra, tout plein d’açokas, de tchampakas, de nombreux tchoûtas, d’atimouktakas, de karnikâras, de vakoulas aux fleurs roses célestes, de bignonnes à la suave odeur, de cocotiers, de sandals, d’arjounas et d’autres grands arbres délicieux, purs et chargés de fruits savoureux. Les chants des kokilas remplissaient la forêt et les abeilles bourdonnaient, ivres de nectar. 2374-2375-2376.

L’amour assiégeait son âme de tous les côtés et nulle part il ne voyait Girikâ. Il promenait çà et là, consumé d’amour, sans la voir, ses pas capricieux. 2377.

Il vit un açoka aux longues branches toutes revêtues de fleurs, embelli de jeunes et tendres pousses et caché, pour ainsi dire, sous ses faisceaux de fleurs. 2378.

Le monarque s’assit mollement à son pied sous l’ombrage ; et le vent, dont le souffle lui portait le ravissement du parfum des fleurs, mêlé aux senteurs du nectar des calices, lui insinuant de pécher, il cédait à la fascination du plaisir. 2379,

Il reprit donc sa marche dans la forêt touffue, et la