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vitesse, hauts comme des montagnes et remplis d’un venin pareil au feu de la mort, tous ils servirent de victimes, par centaines et par milliers. 2163.

Ceux, qui avaient un yodjana de long et de large, ceux, qui avaient deux yodjanas en longueur, qui pouvaient à leur gré changer de forme, qui pouvaient augmenter leur force comme ils voulaient, qui étaient gonflés d’un venin semblable au feu allumé, 2164.

Tous furent consumés dans ce grand feu du sacrifice, écrasés sous le châtiment, qu’avait sanctionné Brahma.

C’est ainsi, continua le Soûtide, que nous fut racontée avec d’autres cette action bien merveilleuse d’Astika. Mais tandis que le roi fils de Parikshit comblait de ses dons l’anachorète, 2165-2166.

Le serpent, tombé de la main d’Indra, restait encore là, et le roi Djanamédjaya se mit à rouler ces pensées en lui-même : 2167.

« On a sacrifié avec les plus énergiques formules dans le feu allumé suivant les rites, et ce Takshaka, anéanti de frayeur, n’est pas encore tombé dans le feu ! » 2168.

« La multitude des invocations de ces brahmes savants, rejeton de Soûta, n’avait-elle pas alors assez de puissance, dit Çâaunaka, pour entraîner Takshaka dans le feu ! »

« Au roi des serpents, tombé de la main d’Indra et gisant évanoui, reprit le Soûtide, Astîka dit ces mots : « Lève-toi, Takshaka ! lève-toi ! » 2169—2170.

Il se tenait dans l’atmosphère, le cœur fumant, tel qu’un homme se tient entre le ciel et la terre[1]. 2171.

  1. Singulière comparaison ! Ne semblerait-elle pas indiquer dès ces temps quelque notion, sans doute fort rudimentaire, d’aérostation ? Remarquez ces mots : le cœur fumant.