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« Incomparable anachorète, quoique sous les apparences d’un enfant, je t’accorde, fit Djanamédjaya, cette grâce conforme à ton mérite. Choisis, et je te donnerai la chose, dont le désir est dans ton cœur, fût-elle même impossible à donner ! » 2131.

« Voici que Takshaka, dirent les ritouidjs, accourt se livrer à ta discrétion. On entend le grand bruit du serpent, qui pousse des rugissements effroyables. 2132.

» Indra sans doute abandonna le serpent ; et, le corps tremblant sous la force des invocations, chancelant au milieu des airs, tombé du ciel, voici le roi des reptiles, qui s’approche, jetant des sifflements aigus. » 2133.

À l’instant, où Takshaka, le souverain des serpents, la tête égarée, allait se jeter dans le feu : « Voici le moment ! » s’écria le jeune brahme. 2134.

« Djanamédjaya, répondit Astîka, si tu m’accordes une grâce et si tu veux connaître mon choix, le voici : « Que ton sacrifice cesse et que les serpents ne tombent plus dans son feu ! » 2135.

Quand il eut ouï ces paroles, saint brahme, le fils de Parîkshit reprit en ces termes d’un cœur peu satisfait : « Révérend, je puis te donner pour grâce de l’or, de l’argent, des vaches, toute autre chose, que tu désires, mais non la cessation de mon sacrifice. » 2136-2137.

« De l’or, de l’argent, des vaches, répondit Astîka, ce n’a pas été là mon choix, sire ; mais que ton sacrifice cesse pour le salut de notre famille maternelle. » 2138.

À ces mots, le roi fils de Parîkshit et le plus éloquent des hommes répéta mainte et mainte fois ces paroles au jeune Astîka : 2139.

« Choisis, ô le plus vertueux des brahmes, choisis une