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sans cesse réjoui par toi : assurément, tu es, ou Varouna, ou Yama, le roi de la justice ! 2107.

» Tu es le protecteur de ce monde-ci et comme un Indra incarné, sa foudre à la main : nous estimons que tu es l’Indra des hommes sur la terre : il n’existe pas dans le sacrifice un monarque autre que toi ! 2108.

» O toi, qui possèdes la haute fortune de Kattângana, qui es semblable à Dilîpa et de qui la puissance est égale à celle d’Yayâti et de Mândhâtri, tu règnes, aussi fidèle à tes observances que Bhîshma, de qui la splendeur était pareille à la splendeur même du soleil ! 2109.

» Tu sais cacher ta semence, comme Valmîki, comprimer ta colère comme Vaçishta ; j’estime que ta force égale celle d’Indra ; et ta lumière éclate comme celle de Nârâyana. 2110.

« Tu connais les règles du devoir comme Yama, tu es doué de toutes les qualités comme Krishna ; les bonnes fortunes ont fixé leur domicile chez toi, et te voici devenu le trésor des richesses et même des sacrifices. 2111.

» Tu égales Dambhaudbhava pour la force, tu balances Râma pour la science des armes et la science des Çâstras ; ta lumière est comparable à celle des trois feux sous-marins et Bhagirathi lui-même ne pourrait soutenir ton aspect ! »

Cet éloge, reprit le Soûtide, charma le roi, les assistants, les ritouidjs, Agni même ; et Djanamédjaya, voyant cette faveur annoncée dans leurs gestes, parla comme il suit : 2112-2113.

« Cet enfant, dit-il, parle comme un vieillard ; ou plutôt c’est un vieillard, ce n’est pas un enfant. Je désire lui accorder une grâce : donnez-moi là-dessus, brahmes, vos conseils exactement. » 2114.