Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mon amie, à ton fils, ce jeune homme, estimé comme un vieillard et le plus savant des brahmes, versés dans les Védas. » 2066.

Ensuite la serpente Djaratkârou fit appeler son fils, reprit le Soûtide, et lui tint ce langage conforme à celui du roi des serpents : 2067.

« Une certaine cause m’a fait donner par mon frère en mariage à ton père. Le jour est arrivé : accomplis ce qu’il attendait. » 2068.

« Dis-moi pour quelle cause mon oncle t’a donnée à mon père : quand je la connaîtrai, dans sa vérité, lui répondit Astîka, je ferai ce qui est à faire. » 2069.

Ensuite la sœur du roi des serpents, reprit le Soûtide, Djaratkârou, qui désirait le salut de sa race, lui raconta sans trouble toute l’affaire. 2070.

« Kadroû fut, dit-elle, la mère de tous les serpents, suivant la tradition. Elle maudit ses fils dans un mouvement de colére. Écoute pour quel motif. 2071.

« Parce que vous n’avez pas fait mentir la queue d’Outchtchraîççravas, le roi des chevaux, pour cette gageure, où Vinatâ et moi nous avons parié à qui l’une serait esclave de l’autre, avait-elle dit, 2072.

» Le feu vous consumera, mes fils, dans le sacrifice du roi Djanamédjaya, et, subissant la destruction, vous irez dans le monde des morts ! » 2073.

» Le Dieu, suprême aïeul des créatures, avait dit : « Qu’il en soit ainsi ! » approuvant cette malédiction, que la mère avait prononcée devant lui. 2074.

» Vâsouki lui-même entendit alors cette parole de Brahma ; et, quand il eut aidé les Dieux à tirer l’ambroisie de l’Océan baratté, il invoqua leur appui. 2075.