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» Que mon union avec toi, brahme, ne soit donc pas stérile : je t’en supplie, révérend, moi, qui aspire à sauver mes parents ! 1907.

» Dépose en mon sein ce germe aux formes indistinctes, Comment se fait-il, ô le meilleur des hommes, que tu saches le devoir et que tu veuilles me délaisser, moi, qui n’ai commis aucune faute ? » 1908.

Elle dit, et le mouni, riche de pénitence, adresse à Djaratkârou, son épouse, ces paroles justes et convenables : 1909.

« Il est dans ton sein déjà, heureuse femme, ce rejeton pareil au feu : il sera un rishi au plus haut point vertueux, qui abordera sur la rive ultérieure du Véda et des Védângas. » 1910.

À ces mots, sa résolution bien arrêtée, Djaratkârou, le devoir incarné, le grand saint, retourna dans les bois reprendre ses terribles pénitences. 1911.

A peine son époux était-il sorti, ô toi, qui thésaurises la pénitence, continua le Soûtide, que Djaratkârou se rendit sous les yeux de son frère et lui raconta l’aventure exactement. 1912.

Dès qu’il eut appris cette nouvelle infiniment désagréable, le roi des reptiles, encore plus affligé lui-même, dit à sa sœur affligée : 1913.

« Tu sais, noble dame, quelle raison et quelle affaire m’ont engagé à te donner à lui. Le fils, qui doit naître de toi, sera pour le salut des serpents. 1914.

» Énergique ascète, il doit nous sauver dans le sacrifice des serpents. C’est ainsi que l’aïeul suprême des créatures en a parlé jadis avec les Dieux. Tu as conçu, heureuse femme, un fils de ce brahme, le plus vertueux des