Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/227

Cette page a été validée par deux contributeurs.

» Réveillé, me suis-je dit, il n’y aura pas d’infraction à son devoir ! Et j’ai rompu ton sommeil. » Djaratkârou, le grand ascète, saisi de colère et qui avait le désir d’abandonner sa femme, répondit à ces mots de la serpente, son épouse : « Ne me tiens pas ce langage menteur ; je m’en irai, serpente. 1897-1898.

» En effet, n’est-ce pas dans les termes de la convention, que j’ai faite naguère avec toi de notre mutuel consentement ? J’ai été heureux ici, noble dame, tout le temps que j’y ai demeuré. Dis à ton frère, belle 1899.

» Craintive, après mon départ d’ici : « Le révérend s’en est allé. » Mais il ne faut pas que mon éloignement te cause de chagrin à toi-même. » 1900.

A ces mots, la ravissante Djaratkârou, plongée dans l’amertume de ses pensées, fit cette réponse à l’anachorète Djaratkârou. 1901.

La femme à la taille charmante, aux belles cuisses, le visage fané par la douleur, les yeux noyés de larmes, le cœur tremblant, reprit d’une voix, que les sanglote rendaient balbutiante : « Tu ne dois pas m’abandonner, ô toi, qui sais le devoir, moi, qui ne suis coupable d’aucune faute ; 1902-1903.

» Toi, fidèle au devoir, moi, qui ne l’ai pas déserté ; moi, de qui ton plaisir et ton intérêt font le seul bonheur. Infortunée ! que me dira Vâsouki, à moi, qui n’ai pas atteint le but, qui le fit, ô le plus grand des brahmanes, me donner à toi ? Ce fut, ô le meilleur des anachorètes, la malédiction d’une mère, qui pesait sur nos pères. 1904-1905.

» On ne voit pas encore ce fils de toi, objet de leurs désirs ; car c’est un fils né de toi, qui sera le salut de ma famille ! 1906.